Assurance habitation : quand faut-il faire appel à un contre-expert ?
Après un sinistre habitation en Belgique, vous pourriez être en désaccord avec le rapport de l’expert mandaté par votre compagnie d’assurance. Conséquences : décision injuste, indemnisation insuffisante,… Pour marquer son désaccord avec son assureur, une solution existe : la contre-expertise. Dans quels cas et comment faire appel à un contre-expert ? Découvrez les réponses à ces questions dans cet article.
Le contre-expert : obtenir un avis divergent
Lorsqu’un sinistre survient, votre assureur peut désigner un expert pour évaluer les indemnisations prévues dans le cadre de votre assurance habitation (incendie, dégât des eaux, inondation, vol, vandalisme, catastrophe naturelle, heurt, bris de vitre, sécheresse, tempête, contamination à la mérule,…). Bien que cette procédure ne soit généralement pas obligatoire, elle est souvent mise en place, surtout lorsque les dommages sont importants. Ces experts sont alors envoyés directement par votre compagnie d’assurance pour vérifier vos déclarations, réaliser un chiffrage de votre préjudice et émettre une offre d’indemnisation.
Cependant, il arrive fréquemment que les victimes de sinistres estiment que le montant total des dommages à indemniser est sous-évalué dans le rapport de l’expert de leur assurance habitation. Si vous êtes en désaccord avec la décision de votre assurance, vous avez la possibilité de la contester en faisant appel à un expert privé appelé contre-expert. Surnommé aussi expert d’assuré ou encore expert indépendant, il représente le sinistré face à son assureur pour garantir des indemnités justes. Choisir son contre-expert à Bruxelles, ou partout ailleurs en Belgique, doit se faire sans crainte si vous vous sentez lésé par votre compagnie d’assurances.
Il existe trois scénarios possibles à la contre-expertise :
- Si les deux experts (le vôtre et celui de l’assurance) parviennent à un accord pour réévaluer les dommages, votre assureur ajustera le montant des indemnisations en conséquence.
- Si aucun accord n’est trouvé, la résolution du conflit peut être confiée à un troisième expert (tierce expertise).
- En dernier recours, dans de rares cas, vous pouvez intenter une action en justice, mais cette procédure est souvent longue, incertaine et coûteuse.
Qu’est-ce que la contre-expertise ?
La contre-expertise habitation est un processus essentiel dans le domaine de l’assurance. Elle consiste en une réévaluation ou une expertise indépendante d’une habitation, généralement effectuée à la demande d’un assuré ou d’un propriétaire, afin de vérifier ou de contester les conclusions de l’expertise initiale réalisée par l’assureur. Ce processus vise à garantir l’équité et la transparence dans le règlement des sinistres, ainsi qu’à protéger les droits des sinistrés.
Les raisons de recourir à une contre-expertise habitation
Le recours à une contre-expertise habitation peut découler de plusieurs motifs, notamment :
- Contestation des évaluations : L’assuré ou le propriétaire peut remettre en question les conclusions de l’expertise initiale, notamment si elles semblent sous-évaluer les dommages subis par la propriété. Par exemple, en cas de sinistre, l’assureur peut estimer les coûts de réparation bien en deçà de ce que le propriétaire estime nécessaire pour restaurer la propriété à son état d’origine.
- Désaccord sur la responsabilité : Il peut y avoir un désaccord entre l’assuré et l’assureur quant à la cause du sinistre ou à la responsabilité des dommages. Dans de tels cas, une contre-expertise peut être demandée pour établir les faits de manière objective.
- Complexité des sinistres : Certains sinistres, tels que les incendies majeurs ou les catastrophes naturelles, peuvent entraîner des dommages complexes et coûteux. Les parties impliquées peuvent avoir besoin d’une expertise supplémentaire pour déterminer précisément l’étendue des dégâts.
- Doutes sur la compétence de l’expert initial : Il peut y avoir des préoccupations quant à la compétence ou à l’impartialité de l’expert mandaté par l’assureur. Dans ce cas, une contre-expertise permet de faire appel à un expert tiers, choisi en toute indépendance.
Le processus de contre-expertise habitation
Le processus de contre-expertise habitation commence généralement par la nomination d’un contre expert par l’assuré ou le propriétaire. Cet expert effectue une nouvelle évaluation des dommages, en tenant compte de toutes les preuves disponibles, telles que des photographies, des rapports de police, des témoignages, et toute autre documentation pertinente.
Une fois l’expertise terminée, le rapport de la contre-expertise est soumis à l’assureur ou à la partie adverse pour évaluation. Les conclusions de la contre-expertise peuvent différer de manière significative de celles de l’expert initial, ce qui peut donner lieu à des négociations pour parvenir à un règlement équitable.
L’importance de la contre-expertise habitation
La contre-expertise habitation revêt une grande importance pour plusieurs raisons :
- Protection des droits des assurés : Elle garantit que les assurés ne sont pas lésés dans le règlement de leurs sinistres et qu’ils reçoivent une compensation juste et adéquate pour les dommages subis.
- Transparence et équité : Elle contribue à maintenir un niveau élevé de transparence et d’équité dans le processus de règlement des sinistres en permettant aux parties impliquées de remettre en question les évaluations initiales.
- Règlement des litiges : En cas de désaccord entre les parties, la contre-expertise peut aider à résoudre les litiges de manière objective, évitant ainsi des litiges coûteux et prolongés.
- Prévention de la fraude : Elle peut aider à détecter les cas de fraude à l’assurance en vérifiant les informations fournies par l’assuré et en s’assurant que les dommages sont réels.
Combien coûte un contre-expert ?
Notez que cela ne coûte rien ou très peu à l’assuré. Les assurés belges jouissent d’une protection de qualité en tant que consommateurs du secteur assurance. Cette couverture est moins qualitative en France ou dans les autres pays voisins.
En effet, cette démarche est toujours partiellement pris en charge par votre assureur. Certains contrats d’assurance habitation avec protection juridique couvrent eux totalement les honoraires du contre-expert.
Il est important de bien choisir de son contre-expert. Pour cela, choisissez un bureau de contre-expertise actif sur votre région, aux avis positifs et avec une expérience de minimum 2 années. Gardez à l’esprit que c’est vous, et vous seul, qui devrez faire le choix de cet expert. Conseil : ne laissez jamais votre assureur ou votre courtier vous influencer dans le choix de cet expert, il pourrait y avoir « anguille sous roche ».
Rappel des bonnes pratiques d’un assuré à adopter
Il est important de noter que faire appel à un contre-expert ne doit pas être automatique. Pour limiter le risque de discorde avec votre assureur, il est important d’être irréprochable dans vos devoirs d’assurés.
Les compagnies d’assurance sont naturellement rigoureuses lorsqu’il s’agit d’indemniser des sinistres. Il est essentiel que vous rassembliez tous les éléments nécessaires pour constituer un dossier complet, comprenant des preuves tangibles telles que des photographies, des factures et des preuves d’achat démontrant l’étendue des dommages et des pertes subis.
Comme on dit, vaut mieux prévenir que guérir surtout lorsque que c’est l’avenir de son foyer qui est en jeu. Soyez donc également « carré dans votre couverture de contrat :
- Personnalisez votre couverture en fonction de la valeur réelle de vos biens à domicile.
- Assurez-vous de mettre à jour régulièrement vos garanties.
- Il peut être avantageux d’envisager des produits d’assurance multirisques habitation offrant des formules plus complètes, comme une protection juridique étendue ou souscrire à l’option « pertes indirectes ».
Conclusion : avec ou sans contre-expert ?
La réponse doit être « oui » : toujours avec un contre-expert quand vous sentez le processus d’indemnisation mal embarqué. La contre-expertise habitation est un processus essentiel pour garantir l’équité, la transparence et la protection des droits des assurés et des sinistrés. Mandater un contre-expert vous permet de remettre en question les conclusions de l’expertise initiale et de s’assurer que les préjudices sont correctement évalués et indemnisés.
Par un expertise contradictoire, vous vous assurez un réel équilibre dans les pourparlers avec votre assurance. En fin de compte, elle contribue à maintenir l’intégrité du secteur de l’assurance habitation et à assurer la confiance des consommateurs dans le processus de règlement des sinistres. Tout le monde est gagnant.
Rubrique : Assurance, mutuelle et assurance vie